Son histoire
Chelles, un site historique
Bâti sur la voie romaine (dite Chaussée Brunehaut) qui reliait Senlis à Soissons, le village est dominé par son église dont la construction fut entreprise au début du XIIème siècle sur un ancien lieu de culte.
Dans le « Triangle » historique de Chelles le visiteur peut découvrir en plus de l’église, une tour du XVème siècle reste d’un château, des bâtiments anciens d’une ferme dite « du Roi », d’une grange dimière ou Prieuré de Moines Rouges, et un moulin du XIVème siècle entièrement rénové à l’intérieur du Relais Brunehaut.
Plusieurs zones du village sont dites de sensibilités archéologiques pouvant révèler des occupations protohistoriques, romaines, ou datant du moyen âge ; naturellement autour de triangle, mais aussi sur Bérogne, avec un édifice religieux, un cimetière avec autour une agglomération datant du Moyen Age avec des vestiges d’une occupation romaine.
Aujourd’hui, autour d’un ruisseau, le Vandy, les petites maisons typiques, de style Soissonnais, aux toits « à pas de moineaux », ont un charme légèrement suranné, un charme d’aujourd’hui.
Le hameau de Bérogne
Le hameau de Bérogne (Béronne aux XIIe et XIIIe siècle) situé dans la vallée de Vandy au sud de Chelles, formait une seigneurie distincte soumise à la coutume de Valois tandis que Chelles était de la coutume de Senlis.
Ce hameau également fort ancien a toujours fait partie de la paroisse de Chelles et était autrefois plus important en nombre d’habitants que Chelles.
Il y avait une chapelle à Bérogne, dédiée à Saint Sulpice.
Vous trouvez ci-joint le schéma des zones de sensibilité archéologique fourni par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, avec la mention des époques :
Pour Chelles, et son hameau de Bérogne
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- occupation prohistorique et romaine
- bronze final
- occupation néolithique
- occupation néolithique et d'époque romaine
- occupation d'époque romaine
- occupation d'époque romaine (voie ancienne)
- occupation Haut Moyen Age (habitat)
- occupation Haut Moyen Age (château)
- cimetière Haut Moyen Age
- occupation Moyen Age (château)
- édifice religieux et église
- édifice religieux avec cimetière
- occupation Moyen Age (agglomération)
L'église classée "Monument Historique" sur la liste de 1862
Dédiée à Saint Martin, père du monachisme français et introducteur du christianisme dans la Gaule romaine, « La cure de Chelles est l’une des plus anciennes de la région » (J.-E. Mermet). Les absides et les piles nord datent des alentours de 1140, et constituent l’une des œuvres les plus originales de l’architecture romane de la région :
- voûtes dites « en cul de four » formant un quart de sphère sur les absides,
- fenêtres des absides garnies de chaque côté de deux colonnettes dont l’extérieure à « fût en bâton brisé » assez rare dans la région.
Le clocher central date également de la première moitié du XIIème siècle. Les ouvertures en losange qui ajourent les quatre faces du clocher au-dessus des doubles baies sont tout à fait exceptionnelles. A l’extérieur, à l’arrière de l’abside, on découvre le vallon du ru de Vandy.
L’église de Chelles est classée Monument Historique sur la liste de 1862.
La tour du XVème siècle : Ancien fief de Rouquerolles
« Tour de la fin du XVème siècle, avec toit conique en pierre, près de l’église, et avec fenêtres en deux parties horizontales. On supposa que ce sont les restes du château démoli en 1770, qui a joué un grand rôle dans le moyen âge ». (Répertoire Archéologique de l’Oise par E. WOILLEZ – 1862)
Au début du XI éme siècle, le chapitre de la cathédrale de Soissons avait cédé en fief par un « sauvement » ou « avouerie » les terres et justice de Chelles aux seigneurs de Pierrefonds. Ces derniers étaient donc les « avoués » c’est-à-dire les protecteurs laïcs et militaires des biens et droits des chanoines de Saint-Gervais de Soissons.
On ne trouve pas trace d’un château à Chelles au XIIème siècle. A cette époque le roi Philippe Auguste se fait céder par l’évêque de Soissons « tout le fief du château de Pierrefonds et tout ce que ledit seigneur tenait de l’évêque ». Un siècle plus tard, le roi Philippe le Bel revend au chapitre cathédral tous les biens de Chelles acquis et réunis à la couronne par Philippe Auguste, hormis un fief laïc existant à Chelles et qui relevait directement du château de Pierrefonds. Une famille noble porte alors le nom de Chelles.
Mahaut de Chelles se marie en secondes noces avec Guillaume de Roncherolles, issu d’une famille noble du Vexin normand. Le fief de Chelles constitua la dot de Mahaut de Chelles. Ce fief restera dans la famille de Roncherolles sur plusieurs générations. Au début du XVème siècle est construit le manoir de Chelles dont la tour est aujourd’hui le seul vestige. Louis de Roncherolles, arrière-petit-fils de Guillaume, fut dépossédé de ses terres normandes, confisquées par Henri V d’Angleterre devenu maître de la Normandie après sa victoire d’Azincourt, auquel il avait refusé de faire allégeance. Le manoir de Chelles, dit des Tournelles, a été construit pour servir de résidence à Louis de Roncherolles et à son épouse Isabeau de Rouville, exilés de Normandie et qui s’y mirent à l’abri de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Vers 1765, Jean Le Caron de Mazancourt acquiert le domaine. En 1770, il fait abattre « ce qui restait du château à l’exception de la tourelle qui existe encore ». Cette démolition était sans doute justifiée par l’état de délabrement du manoir et la vente des pierres de taille des parements de l’édifice diminuait le coût de la démolition. Servant à l’époque de colombier, la tourelle qui subsiste fut épargnée pour cette raison. Elle symbolisait aussi le caractère seigneurial du domaine auquel son propriétaire était sensible puisqu’il se faisait appeler « seigneur de Rouquerolles ».
La légende locale fait état d’un souterrain qui rejoindrait Pierrefonds !
La Nécropole mérovingienne
Dans le parc du Château, fut mise à jour en 1863 une nécropole mérovingienne de près de deux mille tombes. Les plus belles pièces trouvées dans les tombes (fibules, broches, bagues dont une en or avec la figure du Christ cavalier, fragments de tissus, médaillons en verroterie, or et argent, monnaies…) sont exposées au Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye.
Moulin du Relais Brunehaut (XIVème siècle)
C’est l’un des très rares moulins restaurés dans la région. Le ru de Vandy ne comptait pas moins d’une quinzaine de moulins sur son cours avant de rejoindre l’Aisne. Les moulins broyaient le blé et aussi l’œillette et des faines pour faire de l’huile. Le cours du ru fut également utilisé jusqu’au milieu du XIXème siècle pour le flottage du bois de la forêt de Retz vers l’Aisne et Paris.